Du Bien et du Mal, vous avez dit moralisateur ?

J’ai abordé ces dernières années divers problèmes concernant les relations des hommes et des femmes et celles des parents et des enfants parce que chacun en a une expérience.

Parmi ces problèmes, ceux de savoir si relevaient de la nature ou de la culture le mariage, la polygamie, la domination masculine, le féminicide, l’infanticide, la prohibition de l’inceste, etc.

On m’objectera qu’il s’agit là d’anthropologie non de philosophie. C’est vrai, mais d’abord l’outil est philosophique (la distinction de la nature et de la culture). Et la méthode l’est aussi : examiner tous les arguments, toutes les objections. Je me suis du moins efforcé de ne pas me borner à une discipline et d’examiner, au sujet des questions que j’abordais ce qu’en ont dit les philosophes, les théologiens, les romanciers et les historiens, et plus récemment les anthropologues, les psychanalystes et les biologistes, éthologues, primatologues et autres, en particulier, last but not least, les théoriciens de la psychologie évolutionniste. Naturellement, cela prend du temps : c’est ainsi que les années précédentes se sont terminées avant que j’en ai terminé avec le problème que j’avais posé au début. Et puis de nouveaux ouvrages paraissent sur ces divers problèmes. C’est pourquoi cette année j’avais entrepris d’en reprendre deux ou trois. J’ai l’intention d’en faire autant l’année prochaine, et peut-être d’aborder un ou deux problèmes nouveaux, promis depuis longtemps.

Le projet est de réfléchir et de débattre ensemble d’une manière philosophique de diverses questions de notre temps.

Le thème de chaque séance sera déterminé d’une fois sur l’autre, de manière à pouvoir préparer nos réflexions pendant une quinzaine de jours.

Les séances s’organiseront ainsi :

1) Formulation du problème philosophique : je rappellerai brièvement la question à traiter et les grandes directions possibles dans lesquelles peut s’engager la réflexion, et j’indiquerai d’éventuels points de repères philosophiques et culturels susceptibles d’aider à approfondir la discussion.

2) Les participants à l’atelier exposeront leurs points de vue, leurs arguments, leurs réflexions ou questions, et discuteront et débattront des diverses interventions ; 3) En fin de séance, nous essaierons d’apprécier quelle peut être la réponse la plus plausible à la question de départ.

Pour que la réflexion menée en commun soit effectivement de nature philosophique, il conviendra de veiller à argumenter de manière précise et d’essayer de répondre, autant que possible, à la question posée.

Exemples de questions : Quelle valeur accorder à la Nature ? Comment penser la violence et le mal ? Sommes-nous égaux ? Peut-on encore vouloir le progrès ? Peut-on se passer de l’idée de vérité ? Faut-il avoir peur de la technique ? Que peut-on attendre de l’art ? Comment juger avec justesse ? Quelle morale pour l’homme contemporain ? Qu’est-ce que l’esprit ? etc…